Crédibilité et sincérité des candidats : tout se joue dans l’après-campagne

Annoncer que la crédibilité et la sincérité d’un candidat se vérifient dans l’après-campagne peut sembler une lapalissade. Oui, car quand on pense à l’après-campagne, on pense souvent au candidat victorieux, à celui qui doit gérer la victoire, assurer son mandat. Dans la situation qui nous préoccupe, ce candidat sera soit Corinne Narassiguin du PS, soit Frédéric Lefebvre de l’UMP. L’un ou l’autre aura alors 5 ans pour agir et se représenter devant les électeurs pour qu’ils jugent de la qualité du mandat effectué.

Mais, au lendemain du 16 juin prochain, ils seront 17 ex-candidats à la députation et 17 ex-candidats à la suppléance à retourner à la vie « normale », celle d’un citoyen français en Amérique du Nord, bien loin de l’agitation de la campagne, de cette course de quelques semaines préparée pendant des mois, grisante et riche en rencontres. On pourrait ajouter également les candidats avortés, ceux qui se sont déclarés, ici ou là et qui, pour des raisons diverses, ne sont pas allés jusqu’au bout de leur démarche. N’oublions pas non plus les équipes de campagne, ces réseaux actifs qui se sont données sans compter pour porter leur champion à la victoire.

Ces 34 citoyens, et tous ces autres, répartis aux quatre coins de la circonscription, ont construit, développé des projets et cherché à convaincre leurs concitoyens d’agir à leur tour et de leur donner les moyens d’agir.

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Les résultats du premier tour des législatives (Canada et USA) dans la 1ère circonscription des Français de l’Etranger

Aujourd’hui, le résultat s’impose de lui-même : pas de triangulaire dans la première circonscription et bien deux finalistes. A gauche, c’est Corinne Narassiguin, candidate de gauche, que tout le monde attendait au deuxième tour. A droite, si beaucoup pensaient que le candidat serait celui officiellement désigné par l’UMP, Frédéric Lefebvre, les dissidents espéraient encore. Mais le résultat est sans appel. Frédéric Lefebvre arrive en tête des candidats de droite avec 22,08% des suffrages. Son principal concurrent à droite se trouve être Emile Servan-Schreiber avec 6,69%, suivi de prêt par Julien Balkany.

Comme nous l’avions fait pour les présidentielles, nous avons ventilé les résultats des élections législatives par tendance. A gauche, nous avons regroupé les suffrages recueillis par Corinne Narassiguin, par Céline Clément (Front de gauche) et par Stephanie Bowring (PRG). Au centre, nous avons regroupé les voix de Carole Granade (MoDem) et celles de Philippe Manteau (ARES) ainsi que celles de Mike Remondeau, indépendant qui s’était rallié tardivement au candidat de l’ARES. Enfin, à droite, nous avons comptabilisé les voix d’Antoine Treuille, Christophe Navel, Emile Servan-Schreiber, Julien Balkany, Gérard Michon et Frédéric Lefebvre.

Pour l’ensemble de la circonscription, la droite et la gauche s’équilibrent :  43,99% pour la droite contre 43,54% pour la gauche. On pourrait mettre en cause le faible taux de participation 20,4% pour ce premier tour afin de justifier ce fort résultat de la gauche dans une circonscription que le droite voyait déjà comme gagnée il y a quelques mois encore. D’ailleurs, M. Michon, dans une de ces vidéos filmées pendant une rencontre de campagne, affirmait que le candidat de droite qui arriverait au second tour, serait le prochain député… il précisait qu’il restait à savoir qui serait le candidat de la droite au second tour.

Mais mettons ces résultats en perspectives avec les résultats du premier tour des présidentielles 2012 (cf. notre article sur la ventilation par tendance de la présidentielle). Nous décelions sur la circonscription un véritable équilibre entre la gauche et la droite. La première recueillant 42% des voix (avec le vote d’extrême-gauche) et la seconde 40% des voix.

Finalement, entre le premier tour de la présidentielle et le premier tour de la législative, l’équilibre se maintient. Seul le centre s’effondre et perd un peu moins de 6 points dans les suffrages exprimés. La gauche est donc loin d’avoir dit son dernier mot, mais elle dispose d’un faible report de voix.

Dès lors entre les deux forces, entre les deux candidats encore en lice, trois éléments vont faire la différence :

– le choix des électeurs du centre. Que feront ceux qui ont voté pour Carole Granade et Philipe Manteau ? Se déplaceront-ils et à qui donneront-ils leurs suffrages ? Philippe Manteau avec un positionnement très centre-droit, très libéral, verra certainement son électorat se porter sur la droite. Mais que fera l’électorat de Carole Granade ? Si l’on en croit les résultats du second tour des présidentielles, il se portera sur Corinne Narassiguin.

– la mobilisation des électeurs de l’extrême-droite. Ces électeurs ne voteront pas socialistes. Par contre, se déplaceront-ils pour voter à droite ? Ils sont néanmoins la chance de Frédéric Lefebvre : l’électorat qu’il peut récupérer le plus facilement et qui, avec leurs 4,29% l’aidera à se rapprocher des 50%

– le taux de participation. C’est la clé pour la gauche. Elle doit à la fois pousser son électorat à revenir voter pour le second tour mais aussi conquérir de nouveaux électeurs. Pour elle, le réservoir de voix est dans la masse des électeurs qui ne se sont pas déplacés.

Pourquoi je voterais Corinne Narassiguin, si j’étais encore en Amérique du Nord

Avant toute chose, avant d’entrer dans le vif du sujet, je tenais à rassurer les lecteurs de ce blog. Je ne suis pas pris d’une crise de mégalomanie qui me pousserait à croire que mon avis pèse dans la balance ou compte dans cette campagne. Non, ma démarche ici est plutôt celle de la transparence et s’inscrit dans la logique de ce blog, la réflexion. Je partage ici ma réflexion, une réflexion personnelle qui n’engage que moi.

Un premier bilan

Je suis de centre gauche et je ne m’en suis jamais caché. J’ai été par le passé président du MoDem Canada, mais aujourd’hui, je ne suis membre d’aucun parti. Mon engagement au MoDem reposait sur l’idée qu’il fallait sortir d’un certain bipartisme PS/UMP et qu’un centre indépendant devait exister. Un centre indépendant, pour moi, c’était un parti au sein duquel des individus de centre-gauche et de centre-droit pouvaient faire une certaine synthèse de deux modèles politiques, pouvaient servir d’intermédiaire entre deux tendances politiques qui gagnent à échanger, à communiquer.

Pendant cette campagne, et grâce à ce blog, j’ai pu échanger avec des candidats ou des membres d’équipes de campagne de toutes les tendances (sauf l’extrême-droite). Cela m’a permis de voir les choses différemment, de m’intéresser de manière non partisane aux programmes, aux hommes et aux femmes derrière les professions de foi et les photos officielles. Plutôt que de rester sur une vision négative de cette campagne, des coups bas, des mots qui blessent et qui marquent les esprits, et si je dresse le bilan de ce premier tour, je vois dans ces 16 candidats (si j’enlève les deux ralliements tardifs) des individus qui ont voulu s’engager, donner à leurs concitoyens de leur temps, de leur énergie pour aller les représenter à l’Assemblée nationale, pour porter des idées et des valeurs. Ne pas les partager, ne pas se reconnaître dans ces candidats, ne doit pas nous aveugler et nous empêcher de reconnaître leurs efforts et ceux de leurs soutiens, de leurs équipes.

Je sais qu’on a dénoncé un manque de débat ici ou là. De mon point de vue, je suis un peu plus mesuré. Je crois qu’il y a eu des propositions intéressantes, des discussions et que le débat, l’échange s’est porté sur le web, sur les discussions entre Français d’Amérique du Nord et surtout sur la réflexion collective. Pour reprendre, avec moins de brio, les termes de Serge Halimi, on envisage souvent le débat comme un conflit épique, une dispute avec ses coups, ses esquives. Mais le débat ne prend pas toujours cette forme théâtrale. Il est souvent plus brillant, plus porteur lorsqu’il repose sur l’échange, le développement et le cheminement d’idée et la discussion constructive. Je crois fortement que dans cette campagne, une réflexion collective et individuelle s’est mise en branle. Elle ne peut pas déboucher en quelques mois, quelques semaines sur quelque chose de tangible. Elle va durer, se construire et forger une conscience collective, une perception de la fonction de député des Français de l’Etranger et finalement nous comprendrons mieux qui est ce député et qu’est-ce qu’il peut réellement faire pour nous, pour la nation, pour la circonscription. C’est, à mon sens, le principal poids qui pèse sur ce premier député d’Amérique du Nord : celui de créer un modèle d’action et de gestion qui doit donner envie aux Français d’Amérique du Nord de s’impliquer, de voter dans 5 ans.

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Les réponses aux questions que vous n’aurez pas…

A quelques heures du silence radio imposé avant le scrutin du premier tour, nous avons eu des réponses de 7 des 18 candidats officiels. Force est de constater que je n’ai pas eu le temps personnel de tous les contacter et les questionner. Pour l’une des candidates, il était prévu de ne pas faire d’interview. En effet, j’avais décidé de ne pas interroger la candidate du Front national, par choix républicain.

Dans un premier temps, je tiens à remercier les candidats qui ont accepté de répondre en toute honnêteté et en toute transparence. Ils ont pris de leur temps, précieux dans un contexte de campagne éclair, et ils ont relativement bien vécu les relances que je leur faisais lorsqu’ils tardaient à me répondre.

Il reste que 2 candidats n’ont pas répondu à nos questions. Ces candidats les ont bien reçues mais, par manque de temps ou à cause de problèmes techniques, nous n’avons pas eu leurs réponses… nous ne leur jetons donc pas la pierre. Pourtant, ces questions restent en suspend, sans réponse. C’est dommage.

Par soucis d’honnêteté,  il me semblait important de pouvoir publier ces questions. Les voici…

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Interview de Philippe Manteau : je serai prêt à travailler avec la droite comme la gauche, intransigeant dans les principes, souple sur la méthode

Philippe Manteau, avocat franco-américain, candidat à l’Assemblée des Français de l’Etranger en 2009, membre du Nouveau Centre, est aujourd’hui le candidat de l’ARES, groupement de partis centristes auquel le MoDem n’appartient pas.

QC2012 : M. Manteau, vous êtes le candidat de l’ARES, regroupement de partis politiques centristes (sans le MoDem). Avec le succès de François Bayrou (12% des suffrages dans la circonscription) au premier tour des présidentielles, pensez-vous capitaliser et cela malgré la présence d’une candidate MoDem ?

Philippe Manteau : Francois Bayrou a saborde le Modem en déclarant publiquement qu’il voterait pour Francois Hollande. Il a déporté le MoDem du centre au centre-gauche. Aujourd’hui, il n’y a plus de differences entre le MoDem et le Parti Radical de Gauche (PRG), alors que la différence entre l’ARES/Parti libéral-democrate (mon parti) et l’UMP est évidente. Je suis libéral, centriste et humaniste. L’UMP (ou ceux qui auraient aimé être investis par elle) sont beaucoup plus conservateurs et étatistes. Je suis libéral dans tous les sens du terme: au niveau économique bien sûr, mais également au niveau politique et sociétal. Je pense que le score du MoDem sera très faible lors de ces législatives, bien en deçà de la moyenne des 9% de Bayrou au niveau national et des 12% de notre circonscription. L’humaniste que je suis appelle tous les démocrates du MoDem à voter pour moi. A l’Assemblée Nationale, je serai prêt à travailler avec la droite comme la gauche, intransigeant dans les principes, souple sur la méthode.

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Interview de Stéphanie Bowring : Je suis une candidate de la majorité, avec une certaine liberté de penser en plus

Stéphanie Bowring, assistante parlementaire à l’Assemblée nationale en France pendant 10 ans, franco-canadienne, connaît bien la réalité de l’expatriation. Candidate aux législatives avec l’étiquette du PRG, elle a bien voulu se prêter à l’exercice et répondre à nos questions à son tour.

QC2012 : Mme Bowring, alors que la candidate du PS Corinne Narassiguin est annoncée avec un excellent score (plus de 30%) au premier tour, de votre côté quels sont vos objectifs ? Vous posez-vous en adversaire de la candidate du PS ?

Stéphanie Bowring : Je me pose avant tout en candidate de choix pour les électeurs. Il est vrai que je n’ai pas eu des conditions optimales pour faire une campagne suffisante, mais, outre ma double culture franco-canadienne et mon expérience de 10 ans au Parlement français, je suis une personne intellectuellement honnête, altruiste, convaincante qui représenterait dignement et efficacement les Français vivant au Canada et aux Etats-Unis.

QC2012 : Vous avez présenté votre expérience et votre connaissance de l’Assemblée nationale comme un avantage pour votre candidature. Mais vous avez collaboré avec des élus de droite (UMP). Ne croyez-vous pas que cette situation ne vous prive pas du vote des électeurs de gauche, qu’ils pensent que vous êtes candidate par opportunisme et pas par conviction ?

SB : Je n’étais pas encartée à l’UMP, je travaillais pour le sénateur de Sain-Pierre-et-Miquelon, qui a rejoint le groupe des radicaux du Sénat en 2010. Ma principale conviction c’est l’intérêt général. Si une bonne idée vient du Front de Gauche, je la défendrai. Si elle vient de l’UMP, je la défendrai aussi. Le PRG est un parti du centre Gauche. Je suis donc une candidate de la majorité (le PRG a soutenu François Hollande et nous avons une ministre PRG au gouvernement), avec une certaine liberté de penser en plus.

QC2012 : Si vous êtes élue, quelles seront vos deux priorités pour la première circonscription d’Amérique du Nord ? Et pourquoi celles-là ?

SB :  Outre le fait de voter les lois en veillant aux intérêts de la France et de tous les Français, mes deux priorités seront l’Education et le rayonnement de la culture française en Amérique du Nord, ainsi que le soutien à l’emploi et à l’entreprenariat. Concernant l’éducation et la culture, il faut diversifier l’offre afin qu’une majorité de Français puissent accèder à l’enseignement français et/ou la langue et la culture françaises. Les demandes sont très variables d’une famille à l’autre, certains Français étant de passage, tandis que d’autres sont installés de manière durable. La nécessité de rester dans le système français n’est pas ressentie par tous, d’où le fait de diversifier et l’offre. Je serai entre autres attentive à disponibilité et la qualité de programmation des chaînes françaises en Amérique du Nord afin que les Français et leurs enfants, ainsi que les Francofiles, puissent s’imprégner le plus possible de la langue et de la culture françaises.
Pour ce qui de l’emploi et de l’entreprenariat, un soutien doit être apporté pour faciliter l’obention de permis de travail, ainsi que la création d’ateliers de formation, pour les conjoints mais aussi les binationaux sans activité. Les dispositifs d’aide à la création et au développement d’entreprises proposés par UBIFRANCE et les Chambres de Commerce et d’Industrie françaises doivent être simplifiés et améliorés.

QC2012 : Sur le groupe Facebook traitant de la première circonscription des Français de l’Etranger, vous avez assumé le fait que le PRG présentait des candidates femmes uniquement dans les circonscriptions ingagnables à l’étranger pour pouvoir remplir les conditions de remboursement des frais de campagne. Avons-nous bien compris votre déclaration ? Si oui, ne croyez-vous pas là encore que ce soit une approche de politique traditionnelle, voire politicienne qui n’aille pas à l’encontre de ce que souhaitent les électeurs ?

SB : Je n’ai jamais parlé de circonscription ingagnable. Et il ne s’agit pas des remboursements des frais de campagne qui le sont pour tout candidat remportant 5% des votes, mais de la pénalité pour non respect de la loi sur la parité. Le PRG a en effet jugé judicieux de profiter de cette première élection législative des Français de l’étranger pour ne présenter que des femmes, lui permettant d’atteindre les objectifs de parité sans que ce soit au détriment d’hommes sortants de qualité, étant donné qu’il n’y a pas de sortants. Le PRG a ses objectifs, j’ai mes convictions. Le PRG étant un parti socialement responsable et réaliste, je m’y suis retrouvée et donc j’ai acceptée l’investiture.

QC2012 : Si la circonscription législative Amérique du Nord est hétérogène, force est de constater que le Québec forme un espace à part : forte concentration de Français, tissu associatif dense, milieu de vie en Français et réalité économique très diverse avec des Français qui ont des niveaux de vie parfois très bas. Comment envisageriez-vous le Québec et sa réalité bien différente si vous étiez élue député ?

SB :  Sans pour autant me subsituer ni aux autorités canadiennes, ni aux élus de l’Assemblée des Français de l’étranger, j’interviendrai plus sur le soutien à l’emploi et à l’entreprenariat, et moins sur l’enseignement de la langue française, tout en veillant à ce que les lycées français soient accessibles, notamment pour les Français en détachement, et que les universités québecoises restent abordables. Je veillerai également à faire respecter les droits des ressortissant français (la garde d’enfants en cas de séparation par exemple), car le gouvernement canadien peut être intraitable quand il s’agit de défendre ses propres ressortissants.

Interview de Carole Granade : ce n’est pas ma position qui est centrée sur San Francisco mais mon expérience

Carole Granade est candidate aux législatives 2012 avec l’étiquette MoDem. Installée en France depuis quelques mois, elle jouit toutefois d’une expérience de 15 ans à San Francisco, dont huit à la tête de la Chambre de Commerce Franco-américaine de cette ville.

QC2012 : Mme Granade, les résultats du MoDem au premier tour dans la circonscription le place à 12%. C’est peu face aux poids de la gauche (PS) et de la droite (UMP). Mais pensez-vous que la division dans les deux camps peut vous donner la possibilité d’être au second tour ?

Carole Granade : Nous le savons maintenant, il y aura 18 candidats. Chacun a sa chance. Je préfère croire que c’est le sérieux de mon engagement au service des français de l’étranger et mon projet qui me porteront au second tour plutôt que les conséquences politiciennes des divisions à droite et à gauche. Par ailleurs en tant que députée du Centre pour la France je m’inscrirai dans une opposition constructive et vigilante à la politique du PS. Parce que en matière économique notamment je crois qu’il faut des gardes fou. Je ne rejoindrai pas pour autant le groupe UMP dans une opposition systématique qui divise.

Je souhaite porter la voix des Français d’Amérique du Nord dans l’hémicycle car je pense que de par leur expérience ils ont beaucoup à apporter au débat national, ce au delà des traditionnels clivages droite/gauche. Ceux qui pensent qu’il faut pour la France un courant politique constructif qui refuse à la fois la participation complaisante et l’opposition de principe, mais prône l’esprit de responsabilité et d’unité nationale se retrouveront dans ma candidature.

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Les associations françaises de Montréal et le futur député

Trois membres d’associations, trois Français actifs dans le réseau d’associations françaises de Montréal ont bien voulu répondre à nos questions sur leur vision du rôle du futur député.

Dominique Smiley est  une Française très active de Montréal, anciennement membre du CA de l’Union française et actuellement membre du mouvement Ici pour demain.

Romain Lortille-Bruel était candidat aux élections à l’Assemblée des Français de l’Etranger en juin 2009. Il est aujourd’hui président de l’association France-Canada.

Jacques Tessier est l’actuel président de la plus ancienne association française de Montréal, l’Union française.

Si leurs positions ne sont pas les mêmes et divergent sur certains points, elles intéresseront certainement les candidats encore en lice…

QC2012 : En tant qu’acteur de la vie associative française au Québec, pour vous, quelles devraient être les 2 priorités du futur député qui sortira des urnes le 16 juin prochain ?

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Ingérence ou pas : quelle action politique pour les députés français de l’étranger ?

L’ingérence et la non-ingérence. Voilà une question à laquelle les Français du Canada sont peut-être plus sensibles. Le « Vive le Québec Libre » de 1967 a dressé la table. Et les récentes discussions sur le vote des Français du Canada sur le territoire canadien pour les législatives ont réchauffé une relation complexe, un triangle diplomatique amoureux souvent compliqué.

L’élection du député semble raviver cette question. Ingérence ou non ingérence. Le nouveau député élu en juin 2012 représentera la nation dans son ensemble. Une des personnes interrogées sur ce blog, Yann Rousselot-Pailley fondateur du CERF, rappelait bien ce rôle et ce statut du député, représentant du peuple et de la nation. Mais, d’un autre côté, quoi qu’on en dise, il est également le représentant de ses compatriotes. C’est vrai en Amérique du Nord autant qu’en France. La preuve en est les vives et vindicatives réactions dans les circonscriptions où des candidats sont parachutés. Alors oui, les Français d’Amérique du Nord sont peut-être plus sensibles à un modèle parlementaire dans lequel le député représente des intérêts locaux (ceux de sa circonscription) mais, dans les faits, le député français n’en est pas éloigné. Les députés jouent un rôle au même titre que d’autres élus locaux lorsqu’il s’agit de favoriser des tracés de LGV et des arrêts de TGV dans certaines communes. Et qui a déjà assisté aux questions du mercredi au gouvernement n’a pu que constater que les députés sont au cœur des intérêts de leur circonscription. Les questions sont souvent d’un concret et d’un local saisissant… Le député se pose donc entre local et national. Cette situation a de quoi questionner, à partir du moment où ce député sera élu à l’étranger.

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Interview du Sénateur Richard Yung : les députés complèteront la représentation parlementaire de nos concitoyens qui vivent à l’étranger

Richard Yung, membre de l’Assemblée des Français de l’Etranger en 2000, sénateur PS représentant les Français hors de France depuis 2004, connaît bien les réalités des Français de l’Etranger. Il nous livre son point de vue sur l’élection des députés qui sortiront des urnes à la mi-juin 2012.

QC2012 : Le poste de député pour les Français de l’Étranger est nouveau. Il doit s’intégrer dans un réseau d’élus déjà existant : les Sénateurs des Français de l’Étranger, dont vous faites partie, et les Conseillers des Français de l’Étranger, qui élisent les Sénateurs. Pensez-vous que l’arrivée de ce nouvel élu, représentant des circonscriptions immenses, est un plus qui renforce la représentation des Français de l’Étranger au sein de la nation et dans ses décisions ?

Richard Yung : Je me réjouis de l’arrivée des députés représentants les Français établis hors de France. Ces élus viendront aux côtés des sénateurs compléter la représentation parlementaire de nos concitoyens qui vivent à l’étranger.

Je pense qu’ils permettront effectivement de renforcer cette représentation car le système bicaméral français accorde une place prépondérante à l’Assemblée nationale où se fait en général le cœur du débat. Grâce aux députés, les intérêts des Français établis hors de France seront donc mieux défendus.

Certes, les députés nouvellement élus doivent s’intégrer dans un réseau d’élus déjà existants mais comme c’est le cas dans les départements où il y a des maires, des conseillers généraux, des sénateurs, des députés… et cela ne pose aucun problème.

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